Le terrible assassinat de notre collègue a d'abord imposé deuil, hommage et recueillement. L'appel à la dignité et la retenue lancé par les organisations syndicales, dont la CGT, n'a pas été entendu. De nombreux commentateurs ont multiplié les déclarations martiales, et souvent hors de propos voire à tonalité raciste.

La parole des personnels de l'Éducation Nationale a été confisquée, noyée sous des discours relevant pour beaucoup de l'instrumentalisation politique.

Personnels de l’éducation, nous sommes habitués aux beaux discours en tant de crise, qui cherchent à faire oublier le mépris quotidien : les mêmes qui brocardent habituellement les profs en les traitant de « feignants » en parlent aujourd’hui avec des trémolos dans la voix.

La réalité, pourtant, nous la connaissons toutes et tous :

Les réseaux sociaux sont aujourd’hui le vecteur d’une propagande de masse, contre laquelle la « force de frappe » de l’école se révèle dérisoire : avant même que certains sujets puissent être abordés de manière scientifique, il faut très souvent passer beaucoup de temps à déconstruire préjugés, idées reçues, forgées sous l’effet de cette propagande de masse. Toutes les familles y sont elles-mêmes confrontées, et partagent souvent le sentiment d’impuissance des personnels éducatifs à cet égard. La lutte contre le fanatisme est un travail quotidien, de longue haleine, qui se réalise loin des rodomontades médiatiques, par l’engagement quotidien des personnels dans un esprit authentiquement laïque.

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