RÉOUVERTURE DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES LE 11 MAI

Pour l'UPSEN-CGT ÉDUC'ACTION c'est non !

    Il est inadmissible d'entendre ceux-là mêmes qui ont plongé notre région dans le désastre économique invoquer les inégalités sociales pour justifier la reprise !

    Depuis l'annonce de la réouverture des établissements scolaires par le Président de la République, la confusion est à son comble. La CGT Éduc'Action, aux côtés des organisations syndicales, des organisations de parents et d'élèves, prend ses responsabilités et s'est déjà exprimée sur son opposition à cette décision irresponsable, dictée par des impératifs économiques.
    Les personnels de l'Éducation n'adoptent pas une démarche égoïste et corporatiste inspirée par la peur ! Et pourtant, l'une des premières victimes du COVID fut un professeur et, avant le confinement, les personnels en droit de retrait, pourtant en avance sur le gouvernement, n'ont reçu que des menaces et leurs organisations professionnelles une certaine forme de mépris de la part de la hiérarchie et des préfets !
    Ce qui est le plus choquant, et même révoltant, dans les propos d'un gouvernement qui montre de l'amateurisme et de l'improvisation permanente dans la gestion de cette crise, c'est d'entendre parler d'inégalités sociales pour justifier la nécessité de cette réouverture.


    En effet, alors que les décisions semblent dictées par la demande du MEDEF de reprise du travail, donc la volonté de libérer les parents, qu'avons-nous observé et vécu ces dernières années en Picardie, première région ouvrière de France ?
    Depuis plus de 30 ans : désindustrialisation, délocalisations, chômage de masse, dégradation des droits sociaux et des services publics par des politiques de rigueur économique !
    Dans le même temps, on continue à supprimer des postes, des REP (réseaux d'éducation prioritaire) et on divise les fonds sociaux en faveur des élèves par deux.
    Tous les jours, nous faisons face aux résultats de la politique des gouvernements successifs et à la destruction économique de notre région par l'ultra-libéralisme : violence, désespoir, souffrance des élèves !
    Alors, avant d'envoyer les fonctionnaires et les travailleurs de ce pays au front, sans protections, en leur donnant une fois de plus des grandes leçons de civisme, n'est-il pas temps de commencer le "monde d'après" ?
     D'abord en demandant à ceux qui profitent de notre travail à tous de montrer l'exemple :
- impôt exceptionnel sur les grandes fortunes, comme en Argentine !
- relocalisation de la production
- aide des banques et des assurances que nos impôts ont sauvées des crises financières…

Un gouvernement qui voudrait réellement résorber les inégalités sociales et scolaires, s'il était sincère, annoncerait :
- l'arrêt immédiat des suppressions de postes dans l'Éducation nationale
- l'arrêt immédiat de la révision de la carte des REP
- un plan de création de postes dans les RASED (réseaux d'aide aux élèves en difficultés)
- un plan d'urgence pour les académies en grande difficulté comme la nôtre...


    Les pistes sont nombreuses pour prouver que les décisions prises en ce moment ne sont pas dictées par le MEDEF et la COM. politique.

    Messieurs les décideurs et premiers profiteurs des inégalités sociales, prenez des décisions courageuses et faites aussi des sacrifices !
    Les Picards ont de la mémoire et vivent quotidiennement les conséquences de vos décisions !
    « Le monde d'après », ça commence aujourd'hui pour vous comme pour nous, en tout cas nous, à la CGT Éduc’action nous le préparons !

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